Témoignage recueilli le 08 avril 2010 parJean-Philippe Legois et Marina Marchal, résumé analytique détaillé ci-dessous réalisé par Marina Marchal.
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Première partie
Origines familiales
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Père ouvrier vernisseur devenu commerçant. Ces parents, qui venaient de Pologne, vendaient des vêtements pour femmes, rue de la Chaussée d’Antin. Sa mère vient d’une famille bourgeoise [téléphone] et son père d’une famille plus modeste. Né en 1939, c’est « un enfant de la guerre » d’origine juive, donc « enfant caché ». Ils étaient, avec son frère, cachés chez une dame, dans l’Essonne.
Souvenirs d’enfance pendant la guerre
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Ces parents sont délogés de leur appartement. Evocation d’un monsieur qui faisait des châteaux en mies de pain. Le mari de la concierge prévient ses parents le jour de la rafle du Vél d’hiv, ils s’en sortent. A Alfortville, souvenir d’une dame qui les a dénoncés, lui et son frère, pour libérer son mari. Ils sont alors déplacés à Angerville.
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La, il suivait une scolarité, dans une classe unique. Images de la guerre, de soldats allemands et anglais. Tout le village savait qu’ils étaient « enfants cachés » dans une famille d’ouvriers agricoles. Il participait aux travaux des champs. Evocation de la tartine de « Saintdoux » à 11h !
Scolarité et influences
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Retour à Paris, après la Libération, dans le quatorzième arrondissement. Va à l’école boulevard Montparnasse, près de l’ancienne gare. Les enfants lançaient des « bombes algériennes » : papiers avec de l’air dedans. Il est à l’école élémentaire laïque. Ses parents n’imposaient rien en matière de religion à leurs enfants. Il a été scout israélite.
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En 6e et 5e, il est interne au lycée Lakanal. Puis lycée Jacques Decour à partir de la 4e. Il suit la série scientifique, « Mathématiques élémentaires », mais se présente au bac Philo où il a une très bonne note ! Evocation d’un professeur de sciences naturelles dont il avait peur au lycée Jacques Decour. En dehors de cela, il a eu de très bons professeurs. Il est très seul pendant ses études, ces parents ne pouvant pas l’aider. Il retrouvera un ancien professeur plus tard à l’IRA de Nantes.
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Jusqu’au Bac il ne s’intéresse pas à tout ce qui concerne la guerre d’Algérie. Il passe le concours de Sciences Po Paris.
Découverte de la maladie
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Passe une visite médicale, une fois inscrit, pour se présenter aux examens. Cela se passait à l’hôpital de la Cité universitaire. Il apprend qu’il a la tuberculose au bout de trois semaines, à 19, 20 ans. Passe trois mois là-bas en attendant que se dégage une place à Saint-Hilaire. On est en 1959. Il est dans une chambre avec un Africain et un Asiatique qui ne se parlaient pas. Il ne se sent pas malade. C’est la vie d’hôpital (intraveineuses, streptomycine etc.).
Saint-Hilaire-du-Touvet
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Chambre particulière un mois après son arrivée. Pas de souvenirs de la montée à Saint-Hilaire. Il y a des internes, eux-mêmes malades qui viennent accueillir les nouveaux arrivants. L’accueil est bon. Evocation de « sales manières » d’un colocataire.
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Il y avait trois cures par jour, deux heures le matin, deux en début d’après midi et deux en fin d’après-midi. Les malades ne pouvaient pas quitter le lit pendant la cure de silence du début d’après-midi. Les médecins donnaient des permissions pour se balader. Certains supportaient cela plus difficilement que d’autres.
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Souvenirs de sorties nocturnes ou « l’on buvait beaucoup ». Certains ont fumé leurs premières cigarettes à Saint-Hilaire. La section de l’Association des étudiants gérait un comptoir de vente ainsi qu’un bar. Les étudiants se retrouvaient à 15 à 20 dans la nuit pour faire la fête et s’adonnaient à toutes sortes d’activités de leur âge.
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« Plus qu’une bonne ambiance » à Saint-Hilaire ou il fait des découvertes culturelles, politiques et syndicales. Premiers engagements à Saint-Hilaire. Les sorties nocturnes étaient mixtes. Il n’y avait pas de grosses sanctions lorsqu’un malade se faisait prendre. Souvenirs de techniques assez développées pour sortir la nuit.
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Activités variées, de nombreux clubs. Souvenirs de spectacles le soir et l’après-midi ou des artistes comme Marcel Maréchal venaient s’essayer, des conférences de politiques, de philosophes. Il « grappillait » sans être inscrit dans un club en particulier.
Engagement étudiant et études
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Implication dans des activités « syndicalo-politiques ». Connaissance d’une section ou cellule de l’Union des étudiants communistes et de la Fédération des étudiants nationalistes. Plus attiré par le syndicalisme, intérêt pour la gestion et l’action revendicative. Bonnes relations avec les médecins-directeurs, a l’époque le Dr Puech et ses adjoints, le Dr Orth et le Dr Macary Des responsables nationaux de la MNEF et de l’UNEF se déplaçaient lors de Comités administratifs d’établissements. Par exemple, Videcoq, Simonin, Lecuir. Deux réunions par an regroupaient toutes les sections.
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Rentre dans le syndicalisme étudiant par le biais de la section d’établissement. Pas encore de débat entre la gauche syndicale et les gestionnaires, Action collective de gestion et de revendications. Connaissance des revendications nationales telles que l’allocation d’études avec laquelle il était d’accord. Se situait nettement à gauche.
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Souvenirs de revendications locales telles que les horaires, etc. Les médecins écoutaient. Réunions avec les administrateurs délégués de la MNEF et de l’UNEF pour préparer les comités d’établissement. Conseil d’administration de la Fondation : deux administrateurs (un étudiant et un non étudiant) pour chaque établissement.
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Des sorties étaient possibles lorsque l’état de santé le permettait. Certains allaient à l’Assemblée générale de l’AGEMC, deux fois par an.
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Nommé délégué à l’information à Saint-Hilaire. Campagne électorale pour la présidence de la section. Il est battu. Attaques des étudiants de la Fédération nationaliste.
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Manifeste des positions sur l’indépendance de l’Algérie sans pour autant s’engager de suite. Peu de suivi au niveau local. Les étudiants de la Fédération nationaliste parlaient d’OAS. Tensions entre ces derniers et l’Union des étudiants communistes.
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Pas de souvenirs d’initiatives pro ou anti-indépendance de l’Algérie au niveau local même si l’AGEMC était anti-colonialiste.
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Existence d’une radio intérieure animé par les pensionnaires.
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Succède au président de l’AGEMC, Marc Biennès lors de l’entrée en post-cure, rue du Conventionnel-Chiappe. Davantage politisé. Participation aux réunions de l’UNEF. Peu de gens adhérait à un parti politique à l’intérieur de l’AGEMC. Plus de syndicalisme. Quelques sympathisants « plus à gauche » et deux militants communistes.
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Inscription en droit. Souvenirs de professeurs qui montaient à Saint-Hilaire. Avec une permission certains « descendaient » pour suivre des cours à Grenoble. Evocation de cours enregistrés. Passe les écrits à Grenoble. Souvenirs d’examens oraux.
Post-cure de Paris et responsabilités étudiantes.
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Système différent à Paris, en post-cure où les étudiants vont à la fac. Devient vice-président de l’UNEF chargé de la gestion et crée l’Union nationale des coopératives étudiantes. Membre du bureau de Jean-Claude Roure. Devient ensuite vice-président chargé de la santé.
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L’AGEMC est une association assez riche, bien subventionnée. A l’époque certaines associations étudiantes géraient des restaurants universitaires. Anecdote sur l’AGE de Montpellier.
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Souvenirs du Dr Douady et du Dr Marie-Thérèse Jeanguyot qui dirigeait les post-cures de la rue Quatrefages et de Chiappe. Participe au Conseil d’administration de la Fondation avec voix consultative. Evocation de certaines personnes qui ne comprenaient pas la présence d’étudiants et de malades à ce genre de réunions. L’UNEF et la MNEF y avaient plusieurs voix délibératives.
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Sous sa présidence, l’AGEMC achète un local au carrefour des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain.
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Participe à la création de la Fédération Université Santé qui regroupe l’AGEMC et le Centre des paralysés de France. Devient ensuite conseiller juridique de l’AGES. 1966, désigné comme personnalité au titre de l’UNEF.
Deuxième partie
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Relation avec le Dr Douady. Anecdotes.
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Participation de la Fédération Université Santé à la revue Recherches Universitaires de la MNEF. Des discussions commençaient autour des maladies mentales. Evocation de problèmes avec les psychiatres de la Fondation.
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Souvenirs d’une querelle entre le Dr Douady et Alfred Rosier (administrateur à vie de la Fondation) à propos de la représentation étudiante. Alfred Rosier était également à l’origine de l’association Guy Renard. Existence de médecins peu favorables à ce mode de représentations. Pas de représentants de la FNEF à la Fondation.
L’UNEF
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Vice-président santé sous Michel Mousel. Souvenirs de moments forts lors de la guerre d’Algérie ainsi que de rassemblements d’étudiants. Les organisations syndicales se rencontraient rue Soufflot. Mai 68, il est en désaccord avec la gauche syndicale. Pense que l’UNEF se « marginalisait » par rapport aux étudiants.
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Suit de loin les idées des « structuristes » tels que Michel Le Marc, qui se posaient aussi contre un syndicat gestionnaire. Ils se retrouveront lorsque Michel Le Marc sera au bureau national de la MNEF.
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Evoque l’organisation de l’UNEF, une grosse structure où seulement un petit noyau concevait la politique. La plupart de ses activités étaient extérieures et consistaient à représenter l’UNEF.
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Début 1964, quitte l’UNEF et reprend la présidence de l’AGES. Arrive ensuite une « lambertiste » à la présidence de l’association.
Etudes et vie professionnelle
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1966, licencié en droit malgré une présence sporadique à l’université. Entrée en troisième cycle, DES de droit public puis de sciences politiques. Rentrée 1968, recruté comme assistant à la faculté de droit d’Orléans. Participe à la création d’une association des assistants de la faculté de droit puis une fédération nationale dont il deviendra président. 1975, 1976, lancera une grève des notes lorsque certains collègues sont menacés de licenciements.
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Rédaction d’une thèse sous la direction de René Chapus à Paris II. Responsable de l’association française de droit des collectivités locales. Aujourd’hui, professeur émérite des Universités à la Faculté de Droit de l’Université d’Orléans. Crée un DEA à l’Université d’Orléans. Egalement avocat pour le cabinet « Fidal » depuis 2000. A enseigné le droit des collectivités territoriales et droit administratif. Résident et élu PS à Chilly-Mazarin, dans l’Essonne. Adjoint depuis 1989 et depuis 2008 conseiller municipal. Administrateur du CNFPT.
Retour sur Guy Renard et la FSEF
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Différend avec Guy Renard pendant sa présidence de l’AGES, notamment avec le vice-président de l’association des anciens, Philippe Ramond. Peu d’adhérents des années soixante à Guy Renard.
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1995, Entrée au Conseil d’administration de Guy Renard à la demande de Garrigues. Réunion une fois par mois, peu de choses réalisées. Parution d’un journal quatre fois par an.
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Renoue des relations avec la Fondation en 2002, en tant que président de Guy Renard. Fin de la présidence de Bernard Debré, Jean-Claude Colliard devient président. Membre du Conseil d’administration à titre consultatif. Trésorier de la Fondation.
Retour sur 1968 et la représentation étudiante
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Mai 1968. Se trouve à la Coopérative de l’Uni-club, plaque tournante durant le mouvement (tracts etc.). Toujours administrateur de la Fondation à ce moment là. Propose l’installation de « collectifs de direction » dans chaque établissement. Quelques médecins restaient réticents. Cela dure deux mois (mai-juin 1968).
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AGES disparait en 1970. Pas de sections de l’AGES dans les cliniques psychiatriques. Le président de l’époque vend le local parisien.
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Epoque de Saint-Hilaire pas de télévision, seulement la radio locale.
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Souvenirs des reconversions de Sceaux, Rennes, de la transformation de la rue du Conventionnel-Chiappe et de Vence. Soutien le mouvement.
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Co-gestion étudiante non officielle au sein de la Fondation. Le Dr Douady ne faisait rien sans en parler aux étudiants malades. l’AGEMC revendiquait une place à part entière au Conseil d’administration.
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Continue à avoir des relations avec le Dr Douady qui lui parle de son étude BIOS avec Robert Debré. Toute une équipe travaillait sur ce projet.